Plan ECOCHARD

Plan ECOCHARD

Le plan d’aménagement de Michel Ecochard


En 1944, le Protectorat fit appel à l’Architecte français, Michel Ecochard, pour doter la ville d’un nouveau plan d’aménagement, suite à l’ampleur des manifestations de protestations autour et au centre de la ville.


Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les villes marocaines, et à plus forte raison Casablanca, se sont trouvées avec une population galopante. Les plans d’urbanisme de Henri Prost, qui n’avaient pas prévu une telle croissance démographique et urbaine, s’avèrent dépassés. Casablanca est ainsi devenue, selon les dires de M. Ecochard, « la ville champignon sans urbanisme ».


C’est dans ce contexte que s’inscrit la nouvelle politique instaurée par la colonisation qui se distingue par :

  • la prise en charge de la planification urbaine par l’Etat ;
  • l’introduction de la notion de l’urbanisme progressiste qui cherchait à assurer l’habitat du grand nombre et le recasement des bidonvilles (phénomène ayant accompagné l’essor industriel de la ville et la spéculation sur les terres agricoles, situées, à l’époque, à la périphérie de la ville européenne).

En 1946, Michel Ecochard présente son nouveau plan d’aménagement qui, en incluant Mohammédia, se propose un développement linéaire le long du littoral atlantique, sous forme d’une ville industrielle, sur une longueur de 30 km de long.


Ce plan, approuvé le 2 Février 1952, s’articule autour des points suivants :

  • l’aménagement des quartiers, sous forme d’unités de 9000 habitants, dotés d’un centre de commerce et de services d’accompagnement (école, dispensaire, four, bain…..).
  • Ces unités de voisinage étaient vouées à la création, par regroupement, de zones urbaines de 30 à 40 000 habitants, pour constituer ce qui est appelé «villes satellites et non des quartiers suburbains », ce qui décentralisait l’administration et les activités.
  • l’appropriation par l’Etat des terrains autour de la ville, lui permettant de réaliser des projets, à même de s’attaquer à la spéculation et l’appropriation du sol par une poignée de personnes.( Ville et pouvoirs au Maroc. Aderrahmane RACHIK. Afrique Orient. 1995).

Les objectifs du plan Ecochard étaient de fournir des logements économiques à la catégorie populaire des marocains, proposant une formule de recasement, appelée «trames Ecochard ».


(La trame d’Ecochard : il s’agit d’une forme d’habitat évolutif : dans un premier temps, un habitat horizontal formé d’une «maison de trois pièces avec une cour selon les principes traditionnels, sur une trame carrée de 8mx8m, auquel se substituerait, dans un second temps, avec «l’élévation du standard de vie », un habitat vertical.).


Ce plan accordait donc beaucoup d’importance à la mise en œuvre d’une politique de recasement des bidonvilles, dont la prolifération est inhérente au processus de croissance urbaine dans un environnement marqué par l’accroissement démographique sans précédent, la crise de logement, l’étroitesse du marché foncier, ainsi que la faiblesse des revenus, aussi bien des anciens habitants de la ville que des nouveaux venus suite à l’exode rural.


Par ailleurs, en se basant sur une étude démographique, l’objectif d’Ecochard n’était pas de refaire la ville, mais se focalisait sur l’orientation de sa croissance urbaine en forme radio-concentrique vers le sud, sud-ouest et du côté nord-est, tout en liant cette orientation au développement des zones industrielles sur un tracé linéaire en direction de la ville de Mohammédia, en intégrant la liaison autoroutière entre Casablanca et Rabat.


Incidemment, il importe de souligner que depuis la promulgation de ce plan, la partie périphérique de la grande ville a bénéficié, elle aussi, de plusieurs réalisations comme la Cité Hay-Hassani, la Cité Hay-Mohammadi, la Cité Ain-Chock, le Quartier Sidi Othmane,… .


Ces différents documents de planification spatiale ont fortement marqué par leurs effets la structuration et la configuration de la ville qui prend actuellement une forme radioconcentrique, avec comme pôle, la place Mohamed V.


L’armature urbaine de la ville est composée schématiquement de trois grandes zones :

  • une zone industrielle au Nord-Est de la ville constituée essentiellement par des usines et des entrepôts.
  • une zone résidentielle à l’Ouest.
  • une zone d’extension de l’habitat économique au Sud-Est.

Ces trois zones s’articulent autour d’un noyau central composé du port, de l’ancienne Médina et du centre d’affaires d’où partent tous les axes reliant Casablanca aux autres régions du Maroc.

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